Estampages d'inscriptions latines
Le fonds d'estampages de la Bibliothèque Mazarine trouve son origine dans les travaux épigraphiques menés pour le compte du Ministère de l'Instruction publique par Léon Rénier (1809-1885), chargé de 1850 à 1853 d' « explorer, dans la province de Constantine, les monuments épigraphiques de Lambæsa et des lieux environnants, et de recueillir, soit par l'estampage, soit par la copie, toutes les inscriptions de ces monuments », puis, par arrêté de juin 1854, d'effectuer le même type de travail pour la Gaule romaine en vue de la publication d'un Recueil général des inscriptions de la Gaule. À la mort de Rénier, les matériaux accumulés font l'objet d'un séquestre de l'État qui les confie à la bibliothèque des Sociétés savantes, alors en dépôt à la Bibliothèque Mazarine, pour être inventoriés, sous la direction de Héron de Villefosse, par René Cagnat pour la partie africaine et Robert Mowat pour la partie gauloise. Les estampages des inscriptions d'Afrique sont finalement transférés à la Bibliothèque de la Sorbonne, tandis que ceux concernant les inscriptions romaines de Gaule restent à la Bibliothèque Mazarine.
À ce noyau originel sont venus s'ajouter, d'une part les collections d'estampages de Gaule romaine réunis par Jules de Laurière (1825-1894), Edouard Flouest (1829-1891), Léon Maxe-Werly (1831-1901) et Antoine Héron de Villefosse (1845-1919), d'autre part des estampages d'inscriptions provenant d'Afrique vraisemblablement rassemblés par René Cagnat (1852-1937).
Composé de plusieurs milliers d'estampages répartis dans 73 boîtes, et de 44 boîtes de transcriptions, notes, lettres, etc., le fonds d'estampages d'inscriptions latines de la Bibliothèque Mazarine constitue non seulement une des plus belles collections française de relevés épigraphiques mais également un précieux témoignage historique des origines et des méthodes de travail de cette science.
Le reconditionnement et le signalement dans Calames des estampages, classés géographiquement, avec référencement systématique au Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL) lorsque l'inscription est transcrite, ont été entrepris en 2013.